vendredi 6 novembre 2020

Psychologie sociale du Coronavirus (épisode 17): Pourquoi tant de gens n'adhèrent-il·elles pas aux mesures anti-COVID?

J'ai été récemment interviewé sur le complotisme lié à l'épidémie de Covid-19 pour l'émission "On n'est pas des pigeons" (RTBF). J'avais longuement préparé mes réponses...et j'ai constaté que mon intervention avait été coupée au montage. L'émission est disponible ici et est très bien (même s'il ne reste que quelques bribes de mon intervention!). 

Pour ceux et celles que cela intéresse (apparemment, il y en a certain·es), voici ce que j'avais préparé (et dit en grande partie). La plupart de ces points sont développés dans d'autres billets de ce blog. 

- Peut-on expliquer la résurgence de la pandémie par un moins grand suivi des mesures chez l’ensemble des Belges ?


- Je ne suis pas épidémiologiste. Une chose toutefois est importante à prendre en compte : une augmentation moyenne des infections ne s’explique pas nécessairement par des changements de comportement dans la population. Elle peut s’expliquer par des changements dans des sous-groupes ou des « clusters » (par exemple le rôle de la rentrée universitaire). Il est donc possible que la plupart des Belges aient montré le même niveau d’adhésion aux mesures que précédemment et que malgré tout la diffusion du virus se soit envolée. 

- Ceci étant dit, on voit une chose intéressante dans le baromètre de l’université de Gand : suite à la conférence de presse du CNS le 23 septembre, il y a eu une baisse de la motivation à suivre les mesures (voir ci-dessous). Or, cela coïncide assez bien avec la reprise de la pandémie dont on voit les conséquences quelques semaines plus tard. Le message de l’assouplissement des mesures était clairement que la situation était sous contrôle et qu’on pouvait laisser la pression. 

- Par ailleurs, il importe de prendre en compte que la seconde vague est un phénomène européen et que les mesures prises en Belgique n'expliquent qu'une partie de l'évolution de la pandémie en Belgique. 
 
- Pourquoi voit-on de nombreuses personnes ne pas suivre les mesures ? 

J’aimerais souligner les éléments suivants (il y en a d'autres, mais je me centre ici sur des facteurs psychosociaux, c'est-à-dire lié à des appartenances collectives, et pas seulement intra-individuels): 

1. Sur base d’une des études les plus complète sur le sujet (menés au R-U), le principal facteur explicatif d' une adhésion prolongée aux mesures semble être la confiance en les autorités qui édictent ces mesures. Dans les études dont j'ai pu prendre connaissance, c’est la confiance en la compétence du gouvernement britannique qui était déterminante. C’est relativement normal : des mesures ne peuvent sembler légitimes que si ceux qui les édictent sont perçus comme compétents.  Or, les données dont on dispose aujourd’hui suggèrent que les niveaux de confiance dans le gouvernement fédéral sont assez faibles en Belgique. On peut supposer que différents « couacs » dans la gestion de la pandémie ont contribué à cela. 

2. Lorsque la confiance n’est pas là, on se retourne vers d’autres sources d’informations et ce d’autant plus que nous sommes dans une situation d’incertitude, anxiogène. C’est à ces moment-là qu’on recherche le plus des réponses. A cet égard, une multitude d’agents nous proposent des sources  proposent des interprétations alternatives de la situation actuelle. Parmi celles-ci, des experts et d’autres qui le sont moins. Il est difficile dans cet océan d’informations de savoir vers qui se tourner, d’autant plus que – comme c’est normal dans le domaine scientifique, les experts ne sont pas tous du même avis. Selon certains, les mesures sont beaucoup trop fortes et une approche plus « light » ferait l’affaire. Certaines perspectives virent carrément dans le complotisme en considérant que la pandémie ou les mesures qui les accompagnent ne constitueraient qu’un stratégème pour aliéner les masses ou s’enrichir. 

Certains de ces discours alternatifs sont souvent doux à nos oreilles. Parce qu’ils légitiment de pouvoir assouplir notre mode de vie fort contraint par ces mesures. Et c’est bien compréhensible : si mon gagne-pain est mis à mal par ces mesures, tout discours qui les remet en cause sera attirant. Par ailleurs, certains discours plus extrêmes sont valorisants à d’autres titres : en nous faisant passer pour des êtres éclairés et non pas des moutons suivant béatement le troupeau, en nous donnant un rôle d’acteur (« ne vous laissez pas faire », « protestez » affirment ainsi certains complotistes). Cette idée est développée dans ce billet-ci

3. Il importe de souligner que ces discours ne sont pas des « ovnis » isolés. Ils sont portés par des amis, des membres de notre famille, des connaissances, des associations, des groupes de pression ou simplement des communautés en ligne. Se ranger à ces discours, c’est aussi trouver du soutien social, être valorisé par d’autres, se sentir membre d’un groupe. Par exemple, sur internet, cela peut se traduire pas des likes, des demandes d’amitiés, etc. Très précieux quand le (pseudo)confinement nous isole !  

4. Ce type de phénomène est amplifié par les réseaux sociaux qui tendent d’une part à nous proposer des contenus qui confirment nos croyances, dès lors qu’ils correspondent à ce que l’on a regardé précédemment. Par ailleurs, les RS permettent à des gens qui partagent des attitudes communes de se retrouver, de se mettre en contact, et donc de renforcer leurs attitudes mutuellement. 

5. Enfin, il importe de bien prendre en compte que respecter les mesures implique des coûts importants et que le choix de s’y plier ou non dépend en partie de la façon dont on appréhende le calcul « coût-bénéfice ».  Imaginez la situation suivante : vous avez le choix entre deux possibilités :

- Soit voir un ami ou une amie pour qui vous savez que votre présence est importante, pour partager un chagrin, une joie. Vous êtes sûr que ce moment vous fera du bien à tous les deux. 
- Soit ne pas le voir en vous disant qu’il y a une possibilité que vous transmettiez le virus ou soyez infecté·e. Ceci par contre est peu probable. Même si c’est possible, une personne asymptomatique a peu de chances d’être porteuse du virus et contagieuse.

Vous devez donc choisir entre un bénéfice certain et un coût incertain (voir ce billet, où je développe cette idée). 

- C’est difficile dans ce type de situation de faire le « bon choix », au nom de protéger quelque chose d’aussi abstrait que « les gens à risque » ou « les hôpitaux ». A mon avis, ce simple calcul et cette différence entre la certitude d’un choix et l’incertitude d’un autre explique en grande partie le fait que de nombreuses personnes ne respectent pas les mesures. Pour faire face à cela : nécessaire de formuler ce choix non pas au niveau individuel mais au niveau collectif : qu’est-ce que ça nous coûte et non pas qu’est-ce que me coût que de réduire mes contacts ? Là, la balance penche beaucoup plus en faveur d’une réduction des contacts sociaux. Message important : l’opposition entre les intérêts individuels et collectifs est absurde ici. L’intérêt individuel passe par le collectif. 

6. Sentiment de victimisation collective : Certains groupes peuvent aussi se désolidariser des mesures parce qu’ils se sentent abandonnés ou laissés pour compte et ont le sentiment que leurs préoccupations sont niées. Chez certains jeunes, on a pu ainsi voir un discours du type (« ces mesures sont faites pour ennuyer les jeunes »), idem dans les banlieues en France (nous enfermer, ça permet au flics de mieux nous surveiller"). Ce type de ressenti peut être accentué par le sentiment que les mesures sont prises de façon « top down » sans réelle concertation avec le sous-groupe concerné. Par ailleurs, comme nous l'avons montré dans un article récent, le sentiment de victimisation collective favorise l'adhésion au complotisme (surtout chez les gens fort identifiés à leur communauté). Ce sentiment renforce l'appartenance à des groupes subordonnés. Or c'est l'identification à l'ensemble de la communauté qui permet de renforcer la solidarité (voir ce billet-ci à ce sujet). 

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Episodes précédents: 


16 commentaires:

Psycomm a dit…

Est ce que le fait que beaucoup de personnes n'adhèrent/ne se conforment pas aux mesures ou ayant recours à des théories complotistes n'est pas aussi due au fait que le COVID est un nouveau virus, et que face au "nouveau" rien n'est vraiment certain, ni établi, ni ancré dans nos habitudes?

Psycocomm a dit…

Je trouve intéressant de faire un lien entre vos idées et la typologie des motivations sociales de base de Susan Fiske :

- Le besoin d'appartenir => (L'isolement social)
- Le besoin de comprendre => (Beaucoup d'informations et en même temps beaucoup d'incertitude)
- Le besoin de contrôler => (Sentiment d'impuissance)
- Le besoin de se valoriser => (L'isolement et le besoin de parler et se faire attendre)
- Le besoin de faire confiance => (Aux autorités, chercheurs, média, ...)

=> On remarque qu'en période de confinement et de pandémie, la plus part (si pas tous) de ces besoins n'ont pas pu être satisfait

Psycomm. a dit…

Est-ce que le fait de ne pas savoir vers qui se tourner et où trouver les bonnes informations est en lien avec le fait que la Belgique ne donne pas des règles générales pour tout le pays ? Le fait d'avoir la flandre qui à un certains moment avait des règles plus souples tel qu'un couvre-feu plus tard, le port du masque non-obligatoire dans la rue.. Ne pousserai pas certains à enfreindre les règles par manque de logique, de compréhension, d'unicité ?

Psycomm. a dit…


Dans les études britanniques, la confiance en la compétence du gouvernement est déterminante et les mesures ne peuvent sembler légitimes que si ceux qui les édictent sont perçus comme compétents. Le comportement des « foules » éveille un intérêt particulier dans des situations de crise ou d’urgence. La confiance est donc indispensable pour y faire face de façon collective, dans un certain ordre social. Les membres des forces de l’ordre et les professionnels de la sécurité civile britannique adhèrent toujours aux idées du psychologue et sociologue français Gustave Le Bon (1841-1931). Dans sa Psychologie des foules (1895), il postulait que, rassemblés les individus perdaient la capacité à se contrôler individuellement. La personnalité individuelle de chacun s’évanouirait, pour céder la place à des pulsions incontrôlables. Conservateur, Le Bon était guidé par la volonté de contrôler les masses prolétariennes qui avaient fait chanceler la République lors de la Commune de Paris. C’est très probablement encore plus le cas en France, où les politiques de maintien de l’ordre sont encore inspirées par Le Bon.


Une technique du complotiste consiste à asseoir sa crédibilité : il se présente comme « scientifique », comme Crèvecœur dans ses vidéos. Il répète souvent être prêt à aller en prison pour défendre ses idées. Il est simultanément compétent, travailleur, courageux et vertueux, ce qui devrait rendre son discours particulièrement crédible. Le fait d'asseoir son autorité de façon si emphatique est précisément le contraire de l'approche scientifique. Cette dernière se fonde en effet sur l'idée qu'une conclusion doit pouvoir être inférée par des observateurs indépendants à partir de l'observation empirique. Il nous offre du "lien social", un sentiment d'appartenance, à un moment où nombre d'entre nous sont isolés et fragilisés par la crise, notamment via les réseaux sociaux. L’audience dispose d’un moyen simple de se « sentir mieux » : diffuser la vidéo à son entourage et, à son tour éclairer d’autres personnes : elle nous permet de répondre à notre malaise d’une façon active, efficace et à peu de frais (il suffit de la partager).

Pour conclure, les politiques britanniques ont bien évoluées, la thèse de « psychologie de la foule » ayant été infirmé depuis. La croyance selon laquelle, en situation d’urgence, le public va succomber à une panique généralisée peut engendrer des conséquences néfastes sur les politiques mises en œuvre pour y faire face. Or, les données dont on dispose aujourd’hui suggèrent que les niveaux de confiance dans le gouvernement fédéral sont assez faibles en Belgique. On peut supposer que différents « couacs » dans la gestion de la pandémie ont contribué à cela. La résurgence ne serait-t-elle pas plus exacerbée par la mystification du COVID ?

Psycomm a dit…

De mon point de vu, ce raisonnement de méfiance vers le gouvernement est aussi applicable au phénomène du mouvement anti-vaccin. La plupart des théories complotistes proposent des vaccins contenant des agents modifiées par le gouvernement et les grands entreprises pharmaceutiques pour nous contrôler,la propagation de la maladie sous nos yeux etc. Ces théories sont largement basées sur la méfiance vers les but du gouvernement, même si ils ont peu probables.Aussi, le théories du complot proposant des vaccins comme causes d'autres maladies comme l'autisme indiquent des sentiments de la peur et du scepticisme par rapport au compétences des médecins.

Ces théories ont comme résultats le non-respect des recommandations faits par les spécialistes, la recherche pour d'autres mécanismes de défense, souvent moins efficace et assez plus dangereux et surtout la propagation du complotisme.

Anonyme a dit…

J'aimerais revenir sur le fait que nous ne croyons pas en nos politiciens. Bien que pendenant très longtemps nous n'avons pas eu de dirigeant et que cela a vachement entaché à notre vision sur ce domaine, nous leur avons fait confiance. Si ce n'était pas le cas personne n'aurait écouter les règles pour le premier confinement.
Aujourd'hui nous n'écoutons, ne respectons plus les rèlges imposer car l'être humain à un ras-le-bol de cette situation, nous ne sommes pas fait pour vivre sans contact social. Et qui plus est nous avons tous besoin de trouver un fautif à cette situation (confinement, plus de bars, de restaurants, etc...), ça ne sera jamais de notre faute bien que nous sommes les premiers fautifs (voir plus de personne qu'autorisé, faire des soirée à beaucoup, etc...)
Tout ça pour dire que ce n'est pas en manque de confiance que nous avons envers nos politiciens mais en ras-le-bol collectif et ce besoin de dire que c'est la faute d'autrui (en l'occurence, nos politiciens qui dictent les règles sanitaires) et non la nôtre.

Psycomm a dit…

J'aimerais revenir sur le fait que nous ne croyons pas en nos politiciens. Bien que pendenant très longtemps nous n'avons pas eu de dirigeant et que cela a vachement entaché à notre vision sur ce domaine, nous leur avons fait confiance. Si ce n'était pas le cas personne n'aurait écouter les règles pour le premier confinement.
Aujourd'hui nous n'écoutons, ne respectons plus les rèlges imposer car l'être humain à un ras-le-bol de cette situation, nous ne sommes pas fait pour vivre sans contact social. Et qui plus est nous avons tous besoin de trouver un fautif à cette situation (confinement, plus de bars, de restaurants, etc...), ça ne sera jamais de notre faute bien que nous sommes les premiers fautifs (voir plus de personne qu'autorisé, faire des soirée à beaucoup, etc...)
Tout ça pour dire que ce n'est pas en manque de confiance que nous avons envers nos politiciens mais en ras-le-bol collectif et ce besoin de dire que c'est la faute d'autrui (en l'occurence, nos politiciens qui dictent les règles sanitaires) et non la nôtre.

Psycomm a dit…

Dans le paragraphe abordant le rôle d'acteur (par opposition au rôle de mouton) que certains pensent avoir en ne respectant pas les mesures me fait penser à la notion de norme de différenciation vue au cours de psychologie différentielle de Monsieur Klein. En effet, j'ai l'impression que certaines personnes éprouvent du plaisir à se sentir différentes, à s'extraire de la foule et de la masse dans leurs opinions et comportements, car cette différenciation est valorisée par notre société individualiste.

Ensuite, le paragraphe parlant de l'influence des réseaux sociaux sur la confirmation de nos croyances m'a fait pensé au phénomène de polarisation en groupe vu au cours d'introduction à la psychologie sociale de Monsieur Azzi. Même s'il s'agit d'une communauté virtuelle, les réseaux sociaux nous "mettent dans un entonnoir", nous proposent du contenu et des personnes aux attitudes similaires aux nôtres, ce qui renforce nos attitudes de départ. Par exemple, les personnes qui adhèrent à certains partis extrémistes deviennent d'autant plus sûres dans leurs idées à mesure qu'elles lisent des posts, entrent dans des groupes, ... extrémistes sur les réseaux sociaux. D'ailleurs, les partis le savent et investissent énormément d'argent dans leurs campagnes virtuelles.

Enfin, si je peux me permettre, j'ai l'impression qu'un sentiment de ras-le-bol voire de colère joue également dans le manque d'adhésion aux mesures. Le manque de perspectives, l'incertitude face à l'avenir, l'impossibilité de voir "la fin du tunnel" contribue également, à mon sens, à la non-adhésion de certains. Même si cela est impossible à envisager, je pense qu'une situation où l'on dirait à la population : "Dans 3 semaines, à X date précise, tout redeviendra comme avant. En attendant, restez chez vous.", l'adhésion serait beaucoup plus élevée (d'ailleurs, le 1er confinement le prouve). Un autre élément que je voudrais ajouter est le sentiment de colère que ressentent certains. Une colère envers les autorités voire la société de notre époque, incapable de s'organiser (ex : anticipation du nombre de masques nécessaires), de prendre des décisions cohérentes, utiles et pertinentes, etc. Personnellement, j'ai presque l'impression que cette colère ne prend pas sa source dans la crise sanitaire, mais bien d'avant. Dès lors, cette crise serait vue par certains comme la confirmation de l'incompétence, la perversion ou le caractère "bon à rien" des politiques, ce qui ne favorise bien entendu pas l'adhésion aux mesures sanitaires (ceci est sûrement à mettre en lien avec le sentiment de confiance envers les autorités).

Psycomm a dit…

Dans le paragraphe abordant le rôle d'acteur (par opposition au rôle de mouton) que certains pensent avoir en ne respectant pas les mesures me fait penser à la notion de norme de différenciation vue au cours de psychologie différentielle de Monsieur Klein. En effet, j'ai l'impression que certaines personnes éprouvent du plaisir à se sentir différentes, à s'extraire de la foule et de la masse dans leurs opinions et comportements, car cette différenciation est valorisée par notre société individualiste.

Ensuite, le paragraphe parlant de l'influence des réseaux sociaux sur la confirmation de nos croyances m'a fait pensé au phénomène de polarisation en groupe vu au cours d'introduction à la psychologie sociale de Monsieur Azzi. Même s'il s'agit d'une communauté virtuelle, les réseaux sociaux nous "mettent dans un entonnoir", nous proposent du contenu et des personnes aux attitudes similaires aux nôtres, ce qui renforce nos attitudes de départ. Par exemple, les personnes qui adhèrent à certains partis extrémistes deviennent d'autant plus sûres dans leurs idées à mesure qu'elles lisent des posts, entrent dans des groupes, ... extrémistes sur les réseaux sociaux. D'ailleurs, les partis le savent et investissent énormément d'argent dans leurs campagnes virtuelles.

Enfin, si je peux me permettre, j'ai l'impression qu'un sentiment de ras-le-bol voire de colère joue également dans le manque d'adhésion aux mesures. Le manque de perspectives, l'incertitude face à l'avenir, l'impossibilité de voir "la fin du tunnel" contribue également, à mon sens, à la non-adhésion de certains. Même si cela est impossible à envisager, je pense qu'une situation où l'on dirait à la population : "Dans 3 semaines, à X date précise, tout redeviendra comme avant. En attendant, restez chez vous.", l'adhésion serait beaucoup plus élevée (d'ailleurs, le 1er confinement le prouve). Un autre élément que je voudrais ajouter est le sentiment de colère que ressentent certains. Une colère envers les autorités voire la société de notre époque, incapable de s'organiser (ex : anticipation du nombre de masques nécessaires), de prendre des décisions cohérentes, utiles et pertinentes, etc. Personnellement, j'ai presque l'impression que cette colère ne prend pas sa source dans la crise sanitaire, mais bien d'avant. Dès lors, cette crise serait vue par certains comme la confirmation de l'incompétence, la perversion ou le caractère "bon à rien" des politiques, ce qui ne favorise bien entendu pas l'adhésion aux mesures sanitaires (ceci est sûrement à mettre en lien avec le sentiment de confiance envers les autorités).

Psycomm a dit…

Je pense que dans une telle situation, faire le calcul des coûts - bénéfices c'est beaucoup trop compliqué. Je donne un exemple pour illustrer mon point de vue d'abord.
- Un jeune qui ne travaille pas et qui prend des cours à distance -> il reste à la maison et choisi de ne pas sortir avec ses amis pour ne pas mettre en danger la vie de ces parents. Néanmoins, soit un de ces parentes ou même les deux travaillent dans un travail dit "essentiel" et doit quand même aller travailler (avoir contact avec des gens), soit ils ne doivent pas sortir travailler mais ils vont quand même devoir sortir un jour ou autre pour faire ses courses et parfois c'est ce jeune adulte (qui na pas de carte de conduire) qui devra sortir faire ces courses - le fait qu'il n'aie pas de carte de conduire sert à illustrer le fait que ce jeune devra utiliser les transports en commun (qui sont complètement remplis et il n'est pas possible de suivre les distanciations.
Ce que je veux illustrer ici c'est que, d'une façon ou d'autre c'est complètement impossible d'être complètement isolé, prenant cela en compte, je ne comprends pas la logique derrière une grande partie des mesures sanitaires prises (comme par exemple permettre qu'une personne puisse rendre visite à une famille entière, mais que cette même famille ne puisse pas rendre visite à une autre famille car ils sont "trop nombreux").
Comme dans beaucoup d'autres domaines, je ne comprend pas un tel niveau de stress, pression psychologique, entre autres problèmes psychologiques et non psychologiques causés à la population car je pense que toute la situation pourrait être "contrôlée" d'une façon beaucoup plus humaine et pas si contradictoire comme les autorités décident de faire par fois.

Anonyme a dit…

Je trouve l'article très intéressant, j'aurais quelques questions.
Tout d'abord concernant la baisse de motivations des gens à suivre les mesures. Ce problème ne vient t-il pas du fait que la pandémie dure depuis plus d'un ans maintenant et que le caractère inédit de la situation n'est plus la ? De ce fait les gens ne sont peut être plus autant effrayés et souhaitent suivre les mesures que eux préfèrent.
Ma deuxième question porte sur les discours que nous tenons avec d'autres personnes qui confirment nos croyances. Sont ils selon vous tous nécessairement néfastes ?

Psy comm a dit…

Je trouve l'article très intéressant, j'aurais quelques questions.
Tout d'abord concernant la baisse de motivations des gens à suivre les mesures. Ce problème ne vient t-il pas du fait que la pandémie dure depuis plus d'un ans maintenant et que le caractère inédit de la situation n'est plus la ? De ce fait les gens ne sont peut être plus autant effrayés et souhaitent suivre les mesures que eux préfèrent.
Ma deuxième question porte sur les discours que nous tenons avec d'autres personnes qui confirment nos croyances. Sont ils selon vous tous nécessairement néfastes ?

Psycomm a dit…

Est-ce que le fait que de moins en moins de jeunes suivent les mesures, pourrait être lié au fait que surtout les jeunes ont un besoin très profond d'autonomie. De ce fait si les règles dans la crise sanitaire sont perçues comme injustes ou disproportionnées, le sentiment d'être privé d'autodétermination pourrait révéler une résistance interne suivie de l'envie de ne pas adhérer aux règles?
Est-ce que le phénomène de la réactance pourrait expliquer pourquoi tant de gens n'adhèrent pas aux mesures anti-COVID?

Psycomm. a dit…

Je me disais la même chose ! Par exemple en Wallonie le couvre feu a été reculé à minuit alors qu'à Bruxelles il est toujours à 22h. C'est à se demander ce que la Wallonie a fait que Bruxelles n'a pas fait pour juguler la pandémie

Psycomm. a dit…

À l'annonce de ce virus, nous étions persuadés que cela n'était qu'un virus et que surtout, étant lointain à nous, cela n'allait pas nous atteindre. Un peu comme lorsque nous regardons un reportage de guerre, malgré qu'en Belgique il y en ait eu, le fait que ces evenements fassent parties de l"histoire" (associés au passé), fait que nous avons un œil reculé et plus éducatif. On ne nous a jamais appris qu'une guerre, même après et surtout à cause des avancées technologiques, pouvait se relancer. Je suppose que c'est pour cela que quand Trump menaçait de déclencher une guerre à la Corée (du nord ?), tout le monde lui riait au nez.
Nous avons réagi de la même manière avec cette pandémie, qui n'en était pas une au commencement et dont on nous a Jamais appris à s'en méfier. Du coup, il est évident que suivre les mesures devient lassant car ce qui ne devait durer que quelques mois, dure depuis 1 an.
Cette théorie "d'ignorance de redondance" (j'appellerai ça comme ça), s'applique aussi aux politiciens, ce qui expliquerait leur incapacité à prendre des décisions claires et précises et à garder la face. Ce sont leurs informations aléatoires et celles des médias qui ont engendré une plus grande méfiance quant à l'efficacité des mesures (nudges) et surtout l'efficacité du vaccin qui aurait vu le jour en quelques mois.
Par contre je suis d'accord avec le fait que les gens chercheront des explications qui les satisferont dans leur mode de vie en cette pandémie, et comme les médias et les politiques cultivent la distanciation sociale plutôt que la proximité sociale, cultivent la panique avec les rayons vides plutôt que de montrer ce qui rassure, cela tend à ce que les gens cherchent plus à satisfaire leur individualité plutôt que la collectivité quitte à se dissocier du groupe (La population belge). Et cela serait dû aussi à cause des citoyens ne se sentant pas acceptés dans la population belge, il se pourrait alors qu'ils se sentent éloigner des mesures prises pour contrer cette pandémie.
En gros, tout un amas de causes et de conséquences.

Unknown a dit…

Je m'appelle Sophie et j'ai 38 ans.
Après une rupture brutale avec mon compagnon qui m'a plongée dans une dépression terrible et une envie d'en finir et après avoir dépensée des sommes incroyables avec des marabouts qui m'ont pris mon argent et sans aucuns résultats.Une amie m'a donné son site et j'ai contacté ce maitre et elle m'a redonné goût à la vie et utiliser sa magie qui m'a quand même bien aidé à un prix raisonnable en plus et aujourd'hui je voulais témoigner pour la remercier et mon nouveau compagnon qu'elle avait vue arriver enfin juste pour dire que je nage dans le bonheur et que sans elle je ne serais plus de ce monde aujourd'hui. voila son adresse email : puissantmarabout2020@outlook.fr ; et son telephone : +22952 3553 76