jeudi 25 octobre 2012

Lorsque la femme se voit comme objet



Dans un billet précédent, je synthétisais des travaux montrant que les femmes peuvent parfois être  littéralement perçues de façon analogue à des objets. Un élément important à cet égard réside dans le "regard objectivant" porté, parfois (et le plus souvent par un homme...), sur le corps féminin. Celui consiste à scruter le corps d'autrui, à le "mater" comme on dit en argot. Ce regard qui déshabille se porte sur le corps de l'autre comme on examinerait un objet dans une vitrine .

                                 

La théorie de objectivation, développée par Barbara Fredrickson et Tomi-Ann Roberts (1997) postule que ce regard en vient à être intériorisé par les femmes elles-mêmes. A force d'être envisagées comme des "morceaux de viande", elles en viennent à se percevoir elles-mêmes comme un "corps destiné à l'usage d'autrui". En particulier, elles en viendraient envisager leur corps non plus de l'intérieur mais à travers la perspective d'un observateur extérieur. Comme si elles portaient un "troisième oeil" qui les regardait, à distance.