mercredi 10 avril 2013

De la malhonnêteté ordinaire à la fraude scientifique



Les Tricheurs. Valentin de Boulogne (1630)

La malhonnêteté est à la mode. Le mardi 2 avril 2013, l'ancien ministre du budget du gouvernement français, responsable entre autres de la lutte contre la fraude fiscale, admet avoir été titulaire d'un compte (non déclaré au fisc français) en Suisse depuis une vingtaine d'années. Depuis le mois de décembre, et jusqu'en mars 2013, il avait à de nombreuses reprises nié les accusations du site d'informations Mediapart qui l'accusait en ce sens. Parmi les auditoires de ces dénégations figurent l'Assemblée Nationale et le Président de la République. 


La même semaine, le grand rabbin de Paris, autorité morale s'il en est, reconnaît qu'un ouvrage publié en 2011 contient des passages plagiés, une fois encore après avoir nié les accusations et élaboré des explications assez alambiquées des correspondances entre ses écrits et ceux de la source. Les photocopies de ses cours auraient pu être utilisées "à son insu" par la source, le philosophe français Jean-François Lyotard.



La Ministre allemande de l'éducation et de la recherche dut également démissionner en Février 2013 pour avoir plagié certains passages de sa thèse de doctorat, qui lui avait été précédemment retirée.

En mars 2013, on découvre qu'un professeur de pharmacologie à la Vrije Universiteit Brussel (le pendant flamand de celle dans laquelle je travaille) a falsifié les données d'expériences: de peur de perdre les fonds de recherche dont il disposait, il a fait croire qu'un médicament anti-épileptique exerçait une influence sur  des rats alors qu'il n'en n'était rien. L'affaire fait grand bruit, surtout dans la presse flamande.