Ce billet rédigé par Vincent Yzerbyt et moi-même a été écrit pour The Conversation et est disponible ici.
J'enseigne la psychologie sociale à l'Université Libre de Bruxelles et à l'Université de Mons. L'objectif de ce blog relève de l'auto-discipline: m'obliger à transformer les proto-réflexions qu'éveillent l'actualité de ma discipline et l'actualité tout court en une pensée (plus ou moins) articulée et communicable à tout un chacun...J'espère en faire profiter d'autres que moi.Twittter: @olivier_klein
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10 commentaires:
PSYCOMM
Quand vous parlez de "prise de conscience collective que cette épidémie est l'affaire de toutes et de tous" et que vous précisez avant ça "le virus ne connait aucune barrière de classes ou d'appartenance sociale", cela me fait penser à la condition d'instruction équivalente dans la communication suggérée par Harold Laswell, qui selon moi ne serait pas assez bien remplie en vue de certaines croyances "d'immunité" persistantes relatives à certains groupes sociaux.
Ensuite, quand vous parlez d'appréhender la menace avec "les mêmes lunettes" et d'action coordonnée, cela me fait envisager un parallèle avec les fonctions de la communication proposées par Laswell également.
- Surveillance → lunettes (récolte des mêmes informations de la situation)
- Corrélation → appréhension de la menace (réaction et coordination face à ce que l'on voit avec ces lunettes communes)
- Transmission → action collective (médias, but d'agir ensemble de manière coordonnée pour assurer le maintien et la cohésion au sein d'une société donnée (voire d'un pays))
Pour finir, j'ai une question concernant la notion "d'identités multiples à mobiliser en cas de coup dur". Peut-on vraiment parler d'identités multiples ou serait-il éventuellement plus pertinent de parler de capacités d'adaptation de la communication en fonction des individus (ou groupes sociaux) auxquels on fait face ?
Cet article m'a fait pensé à un concept du cours. Comme dit dans l'article, dans une période de crise ou de difficultés, on va chercher le réconfort dans le lien social pour surmonter cette période difficile. Actuellement, beaucoup de personnes utilisent les technologies pour rentrer en contact avec ses amis ou sa famille. Dans cette situation du coronavirus, on cherche impérativement des liens sociaux au sein de nos différents groupes. Pour compenser la distance physique que nous subissons depuis plusieurs semaines, on aurait tendance à être plus attentifs, plus à l'écoute et plus attentifs aux ressentis des autres. Cela m'a fait penser à la théorie de l'équilibre de Michael Argyle et Janet Dean.En effet, dans nos communications téléphoniques ou nos appels vidéos, on aurait tendance à aborder des sujets plus intimes (en fonction du degré d'intimité qu'on partage habituellement avec cette personne) pour compenser cette distance.
Comme le dit si bien le titre: loin des yeux, proche du cœur!
Ce passage de l’article m’a particulièrement marquée : «C’est précisément lorsque la distance physique s’impose comme ultime recours qu’il y a lieu de maximiser le lien social.», car il me fait penser à la théorie de l’équilibre proposée par Argyle & Dean. On peut en effet constater que puisque les différents gouvernements à travers le monde nous demande de nous distancer socialement, on cherche tout de même à maintenir le degré d’intimité dans nos relations interpersonnelles malgré la distance physique. On compense par des conversations plus longues et plus profondes avec nos proches via les différentes plateformes qui offertes pour discuter entre nous. Toujours selon l'article, «les réseaux sociaux nous offrent un florilège de moyens pour entre en contact avec les membres de notre famille, nos amis, nos proches et nos collègues.» Je crois qu'il est possible de faire un lien avec les trois définitions de la communication vu en début de cours. En effet, en ces temps de confinement, nous utilisons différentes plateformes pour continuer de communiquer avec le monde extérieur et c'est essentiellement ce que veut la communication: faire communauté autour de quelque chose (dans ce cas, se rallier ensemble pour faire face à la pandémie), transmettre quelque chose, un message (qui en ces temps est d'autant plus utilisé par les politiciens, médecins, journalistes et gens influents de ce monde), mais par dessus tout, la troisième définition de la communication est sans doute celle qui est la plus utilisée en ce moment soit d'être en rapport avec autrui.
Pour répondre à la question ... plus que pertinent, le mieux serait de parler directement de capacités d'adaptation de la communication en fonction des individus.
À mon avis, cela est relatif et dépend du point de vue de chaque individu. C'est vrai que nous utilisons différentes plateformes pour continuer de communiquer avec le monde extérieur et c'est essentiellement... Mais nous utilisons les différentes plateformes de communication de la bonne façon? les médias transmettent les messages importants et les informations correctes, ou nous sommes des marionnettes? qui donne l'équilibre dans tout ça...
Pour répondre à la question ... plus que pertinent, le mieux serait de parler directement de capacités d'adaptation de la communication en fonction des individus.
À mon avis, cela est relatif et dépend du point de vue de chaque individu. C'est vrai que nous utilisons différentes plateformes pour continuer de communiquer avec le monde extérieur et c'est essentiel... Mais nous utilisons les différentes plateformes de communication de la bonne façon ? les médias transmettent les messages importants et les informations correctes, ou nous sommes des marionnettes ? Qui donne l'équilibre dans tout ça...
Bonjour,
Dans le cadre de l'émission Enquêtes de région (https://france3-regions.francetvinfo.fr/hauts-de-france/emissions/enquetes-de-regions-4), diffusée sur France 3, je réalise un reportage d'une vingtaine de minutes sur les liens sociaux à l'épreuve de la crise sanitaire. Je souhaiterais pouvoir faire votre interview. Je vous laisse mon mail pour une première prise de contact : marie-noelle.grimaldi@francetv.fr
Un grand merci par avance,
Marie-Noëlle Grimaldi
En effet, nous avons, plus que jamais, besoin d'un soutien social. Heureusement, comme dit dans l'article, nous sommes dans une époque où nous pouvons être en contact tout en étant éloignés, grâce à la technologie. Il est également prouvé, de par des études, que le soutien social est vital. C'est pourquoi je me demande quelle(s) solution(s) pourrions-nous envisager pour que les personnes n'ayant pas accès à ces ressources technologies, et je pense particulièrement à nos aînés, ne sombrent pas à cause de ce manque de soutien social qui nous est si cher?
Après un an d'enfermement dans les vagues du Corona, la fatigue, la peur et la souffrance ont affecté les habitudes de presque tous, mais le besoin de communiquer est constamment présent. Malgré la difficulté, la nécessité de rencontrer un groupe de personnes similaires et de sortir de l'isolement (motivation fondamentale de Susanne Fiske appartenir, comprendre) nous pousse vers la recherche à travers les médias d'une certaine proximité avec les autres.
Une partie important de notre vie s’est transférée en ligne, le travail, l'étude, parfois les réunions familiales et les anniversaires ont été célébrés “sur” les écrans, ça nous a donné la possibilité de maintenir l’impression d’une communication vraie. Il suffit de penser à la circularité des information (selon le modèle circulaire et transactionnel) , avec un émetteur et un (ou plusieurs) récepteur , parfois avec des interruptions de ligne, des bruits de fond (le chien, les enfant jouant, le grand père sourd qui demandait trois fois le même chose) nous a donné l’impression d' une certaine "normalité", elle nous a permis aussi la mise en scène de notre tableau familial (Goffman). Dans cette situation ou la famille est toujours ensemble, parfois partageant le même endroit où travailler et étudier la représentation identitaire sociale influence aussi la communication avec les autres, qui se trouvent derrière l’écran. De l’autre côté a généré une adaptation créative réciproque et accueillante entre des personnes qui, dans la même situation difficile, se reconnaissent comme porteuses de messages, de valeur et émotions partagées. Comme nous a dit le prof. Rimé ca peut être ne soit pas la solution définitive mais le soulagement et le réconfort qui les personne peuvent éprouver en travaillant leur détresse émotionnelle avec quelqu'un qui leur reconnaît les vécus personnels est la source d’un bien-être subjectif.
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