Les lieux communs sur l'immigration sont légion (sinon ils ne seraient pas communs, me direz-vous). En voici un: les Français sont de grands adeptes de l'assimilation des migrants alors que les Anglo-Saxons favorisent le multiculturalisme. Pour les Français donc, les immigrés devraient abandonner leur culture d'origine et se muer en descendants d'Astérix. Ce serait là l'une des fonctions de l'école de la République. Et, dans notre imaginaire, défilent les noms de tous ces produits de "l'école républicaine": dans des registres très divers Zola, Aznavour, Finkielkraut, Sarkozy, Valls, ...
J'enseigne la psychologie sociale à l'Université Libre de Bruxelles et à l'Université de Mons. L'objectif de ce blog relève de l'auto-discipline: m'obliger à transformer les proto-réflexions qu'éveillent l'actualité de ma discipline et l'actualité tout court en une pensée (plus ou moins) articulée et communicable à tout un chacun...J'espère en faire profiter d'autres que moi.Twittter: @olivier_klein
mercredi 3 septembre 2014
dimanche 24 août 2014
L'aveuglement par rapport à la mesure en éducation
La Communauté Française Wallonie-Bruxelles, qui organise l'enseignement en Belgique francophone, est particulièrement soucieuse des résultats obtenus par les écoles à des tests standardisés, en particulier les tests "PISA" effectués dans l'ensemble de l'OCDE. Elle envisage également de proposer un baccalauréat commun à la française et a déjà mis en place différents tests communs en sixième primaire (le "CEB") et en deuxième secondaire (le "CE1D"). Ce type de test peut être utilisé non seulement pour comparer les élèves mais également pour comparer les écoles voire les classes ou leurs professeurs. Il y a quelques années, le sénateur Alain Destexhe proposait du reste dans L'Ecole de l'échec? Comment la réformer (Editions Cortex, 2005) que les parents aient accès aux résultats des tests obtenus par chaque école, afin de pouvoir faire un choix informé et "objectif".
jeudi 22 mai 2014
Podcast sur l'auto-objectivation
J'ai évoqué le concept d'auto-objectivation dans un billet précédent. Sarah Gervais, prof. à l'Université du Nebraska, a récemment effectué une conférence sur ce sujet à l'ULB. Un podcast est disponible en ligne ici (Sarah Gervais commence à parler à 15'):
http://www.ulb.ac.be/facs/psycho/sarahgervais.html
http://www.ulb.ac.be/facs/psycho/sarahgervais.html
mercredi 7 mai 2014
Nouveau Blog: Homo Sociabilis
Le centre de recherche en psychologie sociale et interculturelle, que je dirige, vient de créer un nouveau blog bilingue qui devrait s'étoffer rapidement: http://homosociabilis.blogspot.be/. Il y a déjà deux billets. N'hésitez pas à le suivre. N'hésitez pas à vous inscrire (à droite).
mercredi 26 mars 2014
La déconstruction de l'expérience de Milgram: Un compte-rendu de "Behind the Shock Machine" de Gina Perry.
La contribution la plus célèbre de la psychologie sociale à la science est sans nul doute la série d’expériences sur l’obéissance à l’autorité menée à Yale par Stanley Milgram en 1961 et 1962 (un sujet déjà abordé dans ce billet-ci). Ces expériences, menées auprès de personnes tout-venant de la région de New Haven (Connecticut) montreraient qu’une autorité légitime est à même d’amener des individus parfaitement ordinaires à commettre des actes de torture (infliger des chocs électriques potentiellement mortels) à un inconnu. Menées en parallèle avec le procès du criminel nazi Adolf Eichmann, ces expériences semblaient appuyer la thèse de la «banalité du mal » avancée par la philosophe Hannah Arendt, qui couvrait alors le procès pour le New Yorker. Les taux d’obéissance observés dans les différentes variations de l’expérience, et communiqués par Milgram dans son best-seller « la soumission à l’autorité », sont communément utilisés pour étayer cette thèse. Cette vision du travail de Milgram a été enseignée à des générations d’étudiants en psychologie mais les expériences ont par ailleurs pénétré la culture populaire à travers des pièces de théâtre, films et jeux télévisés. A cet égard, l’expérience avait été l’objet d' une exposition médiatique importante dans le monde francophone lors de la diffusion du « Jeu de la Mort », une reconstitution sous forme de jeu télévisé sur France 2.
mercredi 26 février 2014
Pourquoi être beau rapporte-t-il plus quand on est un homme?
Quentin Metsys (1456-1466/1530). La Veille Duchesse. Source: Wikimedia
jeudi 13 février 2014
ME +: Une feuille excel pour calculer la marge d'erreur d'un sondage
Les sondages diffusés par la presse sont des estimations de l'état de l'opinion publique à un instant donné. Ces estimations sont nécessairement incertaines dès lors que nous n'avons pas accès à l'ensemble de la population en question mais uniquement à un échantillon (normalement représentatif) de celle-ci. Le degré d'incertitude est principalement fonction de la taille de l'échantillon considéré: plus il petit, plus notre degré d'incertitude est élevé. Malheureusement, lorsqu'on interprète les résultats d'un sondage, on tend souvent à se fixer sur les pourcentages bruts sans se soucier de cette marge d'incertitude (c'est ce que font souvent les journalistes). J'ai discuté des problèmes que cela pouvait poser ici et ici.
C'est pour cette raison que j'ai élaboré une feuille excel, que j'appelle ME+, permettant aisément de calculer la marge d'erreur d'un sondage publié dans la presse. Il peut être téléchargé en cliquant sur ce lien-ci (il n'y a pas de virus ou de macro maléfique, rassurez-vous!).
mardi 21 janvier 2014
Pourquoi les garçons réussissent-ils moins bien que les filles à l'école?
Source: Flickr
Dans la plupart des pays industrialisés, on constate des différences importantes entre la réussite scolaire des garçons et des filles. Par exemple, les garçons sont davantage victimes de décrochage scolaire, sont moins nombreux à être diplômés et obtiennent généralement des résultats plus faibles en lecture. Il est légitime de se demander pourquoi. On a tôt fait d'incriminer des différences psychologiques entre garçons et filles: ces dernières seraient plus compétentes dans le domaine verbal, elles seraient plus appliquées, plus persévérantes, plus concentrées, etc.